Histoire de Sainte Luce
La commune de Sainte-Luce en Martinique a une histoire marquée par son origine amérindienne avec une occupation autrefois par les Caraïbes, attestée par des toponymes comme Morne Caraïbe. Elle fut initialement appelée "quartier des Anses Laurens" et devint une paroisse en 1665 avec la construction d'une chapelle par les Jésuites, à un emplacement cédé par les chefs caraïbes Pilote et Arlet. Trois principaux hameaux (Baie du Céron, Trois-Rivières, Anses Laurens) se réunirent en une paroisse officiellement reconnue en 1684. Face à diverses guerres, notamment contre les Anglais en 1693, 1794, et 1809, puis un incendie au bourg en 1693, Sainte-Luce évolua en commune indépendante par décret en 1848 après avoir fait partie du regroupement de la "Commune du Sud" (avec Le Diamant et Les Anses d'Arlet). Géographiquement, Sainte-Luce est une commune de 28,02 km² située dans le sud de la Martinique, bordée par la mer des Caraïbes au sud. Elle est entourée par Le Diamant à l'ouest, Rivière-Salée au nord et Rivière-Pilote à l'est. Son relief est varié : un secteur relativement plat à l'ouest et un relief montagneux avec des mornes notables comme Préfontaine ou Caraïbe. La commune bénéficie d'un climat équatorial et possède un littoral de 8 km comprenant des plages de sable corallien et des pointes rocheuses. Les habitants sont appelés les Lucéens. Sainte-Luce est aussi membre du Parc naturel régional de Martinique, axée aujourd'hui sur le tourisme balnéaire et vert, avec des plages, hôtels touristiques, et zones de forêt comme Montravail. Sainte-Luce est une commune historique qui a su évoluer d'une paroisse fondée au XVIIe siècle en une station touristique contemporaine au cœur du sud martiniquais, avec une géographie mêlant littoral et reliefs montagneux.
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Les événements clés de Sainte-Luce au XIXe siècle sont principalement marqués par des évolutions administratives et sociales importantes. En 1837, un décret crée la "Commune du Sud" qui regroupe les paroisses de Sainte-Luce, Le Diamant et Les Anses-d'Arlet. Cette décision provoque le mécontentement des habitants de Sainte-Luce. Profitant du climat de la Révolution de 1848, les Lucéens obtiennent leur indépendance et Sainte-Luce devient une commune autonome le 13 juin 1848. |
Ce siècle est aussi marqué par l'abolition de l'esclavage en Martinique en 1848, dont la commune de Sainte-Luce fait partie. Cette abolition entraîne des transformations sociales profondes, notamment dans les structures agricoles et la vie locale. Enfin, vers la fin du XIXe siècle, la Martinique connait une crise sucrière qui touche aussi Sainte-Luce, engendrant des tensions sociales. Les planteurs baissent les salaires des ouvriers tout en augmentant leur charge de travail, ce qui provoque des mouvements de grève et des conflits sociaux dans la population ouvrière locale. Ainsi, le XIXe siècle à Sainte-Luce est marqué par la création de la commune indépendante, l'abolition de l'esclavage et les débuts des revendications ouvrières liées à la crise économique sucrière. |
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Les populations amérindiennes à Sainte-Luce sont originaires des peuples Arawaks puis Caraïbes, venus du Venezuela à bord de grandes pirogues jusqu'au Xe siècle. Ces premiers habitants se sont installés notamment dans la forêt de Montravail et à l’anse Corps de Garde, des lieux encore reconnus aujourd’hui comme berceaux de la culture amérindienne dans la commune. Ces peuples étaient pêcheurs, cueilleurs et agriculteurs, attirés par la richesse naturelle de la région. |
L'installation des Amérindiens à Sainte-Luce s'inscrit dans un contexte plus large de peuplement progressif de la Martinique par des populations venues d'Amazonie entre 300 ans avant J.-C. et 1600 après J.-C. Ces vagues de peuplement ont formé des groupes culturels proches, les Arawaks et les Caraïbes, qui ont coexisté et évolué sur l'île avant l'arrivée des Européens. Les premiers colons européens, arrivés en 1635, ont trouvé ces populations installées et ont commencé à s'établir à proximité, notamment autour de Trois-Rivières. Malheureusement, suite aux guerres coloniales et à l'intensification de la colonisation, les populations amérindiennes locales ont progressivement décliné, contraintes de reculer ou exterminées dans le courant du XVIIe siècle. Sainte-Luce est l'un des sites historiques majeurs où la culture amérindienne s'est développée et a laissé des traces visibles comme les pétroglyphes de Montravail, témoignant d'une présence ancienne et significative avant la période coloniale. |
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